« CHOPIN »
D'après la correspondance de Chopin
Mise en scène : Christian Pageault
Scénographie : Isabelle Jobard
Lumière: Jérome Petitjean
Extrait de « Journaux de mise en scéne »
Deuxième rencontre avec le Conservatoire
Je suis touché par les textes qui me sont proposées par Laure Commaret, la professeur de piano
On ne connaît du créateur que le fruit seulement de son travail: ses Å“uvres accomplies, répertoriées, reconnues, encensées etc...
Mais ces fruits ont poussé sur le terreau du doute, du manque de confiance, de la douleur , des séparations, et la quête impossible d'un sens à donner à sa vie. J'aimerais pouvoir sensibiliser les jeunes comédiens à cet aspect des choses...qu'il se reconnaissent aussi dans ce Chopin qui, comme eux, souffre et s'interroge sur sa place juste dans le monde.
Tout est à faire car c'est leur premier « baptême du feu » théâtral!
En trois séances il faut les sensibiliser aux codes qui régissent l'écriture scénique et, surtout, leur faire sentir l'énergie qui naît de la complicité d'un groupe.
Je sais que lorsque nous serons au théâtre ( trois services de 4 heures) ils devront être autonomes car gérer 80 personnes qui débarquent est chose délicate!
On doute jusqu'au bout mais le miracle a lieu chaque fois...pourquoi pas cette fois-ci !
Je m'achète quand même un paquet de cigarettes qui m'aidera à tenir le coup...mais je ne replongerai pas !
Isabelle parsème le théâtre de feuille blanches et de partitions...il y en a même dans le ciel, suspendues comme des étoiles. Et les costumes qu'elles me propose, touches de couleurs dans cet univers blanc me ravissent. Toujours ce minimalisme dans l'art qui fait mouche.
Les chorégraphies de Claire Cieplick et la tradition véhiculée par la danse classique (pointes et tutus éternels) nous transportent dans une autre époque et participent de la rêverie. Claire a beaucoup d'humour et accepte volontiers l'iconoclaste travail sur les transitions que nous proposons.
Jérome, éclairagiste du théâtre, sans que nous ayons eu le temps de nous concerter vraiment, propose un parcours lumière très sensible
Les textes entrecoupant, illustrant ou entrant en contradiction avec les musiques donnent le volume voulu au spectacle. Nous ne sommes plus à un concert de fin d'année !
Chaleur d'un théâtre bondé, émotion quand les petites voix des actrices en herbe parviennent à imposer le silence et, petit à petit, trouvent leur espace.
Conservatoire de Musique de Lons le Saunier soutenu par la Communauté de communes Lons Le Saunier
« LA REVUE DE CUISINE »
Concert par les professeurs du conservatoire de Lons Le Saunier
Mise en scène : Christian Pageault
Scénographie : Isabelle Jobard
Lumière: Jérome Petitjean
Extrait de « Journaux de mise en scéne »
Deuxième rencontre de l'année avec le Conservatoire
Trois Challenges
-Concilier dans une même soirée Al Jareau, Boccherini, St Saens, Liguetti, la musique irlandaise, la musique brésilienne!!!
-Trouver un équilibre entre l'envie des professeurs d'une soirée festive et l'exigence d'une forme qui nous satisfasse
-Permettre aux talents de chacun de s'exprimer
La première idée qui s'impose à Isabelle et moi est la suivante :...pour concilier l'inconciliable une déco style « pop art' » s'impose:...le sol sera inspiré des premières Å“uvres de Mondrian ( carrées ou rectangles de couleurs cernés de noirs). Plusieurs lieux sont ainsi délimités qui imposeront une déambulation contraignante qui sera sujet à quantités de rythmes, d'accidents, d'actions simultanées etc...). Sur ces espaces un bric à brac d'objets industriels colorés.
Le titre d'une des Å“uvres va définir ces objets: « La revue de cuisine » de St Saens
Nous serons donc dans un espace peuplé d'objets servant à la cuisine...la batterie sera batterie de cuisine, les pupitres, étendoirs à linge où sèchent les partitions, les queues de pies céderont place à des tabliers bigarrés, les changements de décors où d'ambiance seront menés par une armée de grooms.
Le liant sera une recette de polka que tente désespérément d'imposer une pianiste et un trompettiste d'un autre âge ( les seuls à avoir conservé le « costume » noir et blanc classique) face à l'invasion colorée et bruyante de musiques plus contemporaines
Première et dernière image: une jeune femme de dos faisant le repassage
Je ne cède pas au désir de fixer trop rapidement la mise en scène ( ce qui aurait le mérite de me rassurer mais qui est impossible pour une première expérience, vu le peu de temps dont nous disposons) me contentant de définir un cadre ou chacun aura loisir d'improviser suivant son inspiration: une sorte de partition minimale basée sur l'art des enchaînements...chaque début et fin d' enchaînement sont définis, mais le contenu est à la l'initiative des acteurs musiciens.
Nous nous retrouvons donc, Isa et moi, lors de la première, spectateurs d'une Å“uvre qui se crée, en partie, devant nous et de façon unique...
Les profs sont formidablement investis et s'emparent avec plaisir de la moindre occasion de produire de l'image et du rythme. Tout semble chorégraphié tant il y a écoute et de plaisir sur le plateau. Je les admire de passer si aisément de l'extraversion que requiert le théâtre, à l'intériorité due au jeu de l'instrument. Le pire est que la musique n'en souffre pas!
Standing ovation !
Conservatoire de Musique de Lons le Saunier soutenu par la Communauté de communes Lons Le Saunier
« SPooOn'T »
CRÉATION VOCALE LUDICO EXPRESSIVE
Conception artistique, composition et piano - Annik Meschinet
Composition vocale électro-acoustique et percussions - Daniel Koskowitz
Voix et chants - Cie Rouge Malice
Mise en scène - Christian Pageault
Régie son - François Cacic
Régie lumière - Thibault Leblanc
Costumes - Clémence Thillerot
Extrait de « Journaux de mise en scéne »
Isabelle avait collaboré le précédent spectacle « le fruit des voix »
C'était superbe, très féminin, très frais...avec en filigrane une pointe de sensualité hamiltonienne!
En ce qui me concerne, ce qui m'apparaît dès le premier contact c'est le coté « amazone », guerrier, « hibérique » de ce groupe ( certainement l'influence des chants primitifs proposés par Annick !)
Je m'imagine une tribu capable du léger comme du pire, entre adolescence et age adulte...une variation sur le thème du voyage...tout pourrait commencer par groupe de jeunes femmes s'ennuyant dans la coulisse d'un théâtre et s'inventant des mondes.
Finalement le récit devra rester fidèle à la trame proposée par la musicienne...un voyage minéral
L'écriture musicale est complexe, riche. Elle est contemporaine et en même temps enracinée dans une culture populaire forte. Pas de partitions, les chanteuses ( et le chanteur) apprennent d'oreille à une rapidité qui me laisse pantois
Face à la force de cette musique il faut une mise en scène sobre sans illustration
J'opte vite pour un plateau nu rythmé par 5 micros et, plus tard quelques plots de bois
Et des éclairages qui sculpteront l'espace sans trop dévoiler les visages...une matière plutôt qu'un récit
Des déplacements, des axes de regard, une géométrie...plus proche de la chorégraphie que de l'art du récit et la présence forte des corps en alerte.